Stage de Master 2 - Étude de la réception d’un projet de Living Lab forestier par les acteur.rice.s territoriaux dans les Pyrénées

L'UMR GEODE (Toulouse) cherche son/sa futur-e stagiaire de Master 2 dans le cadre du projet FORESTT-HUB du PEPR FORESTT.

Contexte

Plusieurs « gestionnaires » forestiers (NEO, ONF) ont récemment manifesté un intérêt croissant pour les données issues de l’écologie historique, qu’ils perçoivent comme une aide potentielle à la décision en matière de gestion forestière. Sur la base de ce constat, les chercheur.euse.s impliqué.e.s dans la production de ces données formulent l’hypothèse que l’apport des connaissances issues des analyses du temps « long » pourraient enrichir :

  • (i) les débats contemporains sur les conflits d’usages et les innovations forestières, jouant ainsi un rôle dans une gestion adaptative des forêts,
  • (ii) les réflexions prospectives en ouvrant des perspectives à plus long terme sur les trajectoires possibles des socio-écosystèmes forestiers,
  • (iii) les perceptions et les imaginaires liées à la forêt.

Après avoir cartographié les territoires dans les Pyrénées sur lesquels les données d’écologie historique sont disponibles ou en cours d’acquisition, les chercheur.euse.s interrogent maintenant la réception d’une telle hypothèse sur les territoires concernés. Ce travail s’inscrit dans un vaste programme de recherche, FORESTT (PEPR 2024-2030), qui porte sur la résilience des forêts et la transition socio-écologique des systèmes forestiers (https://www.pepr-forestt.org/), financé par le plan de relance France 2030. Plus précisément, notre projet mobilise le concept Living Lab (LL) comme dispositif d’innovation ouverte, dans lequel les usagers sont reconnus comme co-producteurs des connaissances et comme porteurs de l’enjeu (Chesbrough, 2003 ; Von Hippel, 2001), au sein d’un Living Lab forestier en cours d’émergence.

Projet de stage

Le stage s’inscrit dans une réflexion sur l’utilisation du concept de Living Lab comme outil favorisant la rencontre entre la recherche scientifique et les dynamiques de changement au sein des territoires. L’originalité de la création de ce Living Lab Pyrénées est que l’initiative émane de chercheur.euse.s. Cette configuration demande à ces dernier.e.s de trouver un cadre territorial favorable à la réception et la mise en oeuvre de leur hypothèse pouvant conduire à l’émergence d’un dispositif de type Living Lab. L’approche des chercheur.euse.s s’inscrit dans une démarche de recherche action participative, c’est-à-dire une démarche où la production de connaissances se fait en étroite collaboration avec les personnes concernées dans un cadre éthique négocié et accepté par tous.

L’objectif principal de ce stage est d’analyser la manière dont cette proposition est reçue par différents territoires dans les Pyrénées sur lesquels existent des données d’écologie historique. Les territoires ciblés seront les Pyrénées Orientales, Ariègeoises ou Luchonnaises.

Il s’agira de documenter le plus finement possible :

  • les acteur.rice.s concerné.e.s (directement ou indirectement) par les questions forestières, points d’entrée sur le territoire et porteurs des enjeux ;
  • les dynamiques locales dont les animations autour des enjeux forestiers (charte forestière, café forêt, chargé de mission, dispositif de dialogue forêt-société, innovations sociétales et techniques dans la valorisation écologique des forêts….), en précisant les parties prenantes impliquées, les difficultés rencontrées et les avancées obtenues ;
  • l’intérêt et la capacité de ces territoires à s’emparer et à mobiliser des connaissances issues de l’écologie historique dans leurs réflexions ou leurs politiques de gestion, et de s’associer à la démarche du LL en lien avec l’hypothèse des chercheur·euse·s.

En quoi et comment les enjeux et les problématiques locales entrent en résonnance avec les données du passé feront l’objet d’une analyse critique.

Enfin, ce stage offrira l’opportunité d’engager une réflexion critique sur le rôle des chercheur·euse·s dans la co-construction des savoirs et sur la manière dont leurs travaux peuvent être appropriés par les acteurs locaux dans le processus de prise de décision.

Méthodologie

Dans un premier temps, le.la stagiaire prendra connaissance du contexte, identifiera les acteur.rice.s du territoire et des projets anciens et actuels autour des enjeux forestiers à partir de différents documents (littérature scientifique et littérature grise). Parallèlement, le.la stagiaire s'appropriera les données d’écologie historique pour en assurer leur traduction intelligible auprès acteur.rice.s territoriaux. Le.la stagiaire sera amené.e à évaluer l’intérêt et la capacité de ces territoires à s’emparer et à mobiliser ce type de connaissances par des enquêtes sous la forme d’entretiens semi-directifs et à participer aux réunions de présentation et aux animations contribuant aux réflexions territoriales. Ce travail de recherche-observation se réalisera en étroite collaboration avec l’ensemble des membres du PEPR FORESTT impliqués dans les Living Labs forestiers.

Profil recherché

Master de sciences sociales (géographie, science politique, philosophie, sociologie, STS, anthropologie, etc.). Des connaissances des milieux forestiers seraient un plus.

Master d’agro-sciences, avec un intérêt prononcé pour les SHS et les sciences participatives.

  • Capacité de travail en équipe.
  • Capacité d’écoute auprès d’une diversité de publics indispensable. Une expérience préalable de conduite et d’analyse d’entretiens compréhensifs serait appréciée.
  • Aisance en communication et un goût prononcé pour la vulgarisation et l’animation
  • Bonne capacité de synthèse et rédactionnelle
  • Capacité réflexive et intérêt sur les questions de production de savoirs
  • Permis B et véhicule indispensable.

Durée

6 mois à partir de Février-Mars 2026

Localisation

Le.la stagiaire sera hébergé.e au laboratoire GEODE sur le campus Jean-Jaurès à Toulouse.

Rémunération

Selon le barème en vigueur - 659.76 euros/ mois.

Encadrement et collaborations

Le.la candidat.e sera encadré.e par Christine Hervé et Mélanie Saulnier de l’UMR GEODE. De par son implication le.la stagiaire se retrouvera par ailleurs impliqué.e dans les activités du PEPR FORESTT.

Candidature et renseignements

Envoyer CV + lettre de motivation par mail avant le 8 décembre 2025 à christine.herve@cnrs.fr et melanie.saulnier@univ-tlse2.fr. Des entretiens seront proposés fin décembre 2025 avant les vacances de Noël en présentiel ou en visioconférence.

Voir aussi

(1) Robert A., 2021, « Les plantations forestières à croissance rapide, catalyseurs de tensions sur ce qui fait nature pour les acteurs sociétaux », Cahier du GHFF, 31, 67-82.
(2) Arnould P., 2004, « Nouvelles forêts, vieilles forêts, forêts de l’entre-deux », dans A. Corvol (dir.), Les forêts d’Occident, Toulouse, Presses universitaires du Midi.
Moriniaux V., 1999, Les Français face à l’enrésinement : XVIe-XXe siècle, Thèse de doctorat, Université Paris IV.
Le Floch S., 1996, Regard sur le peuplier, un arbre entre champs et forêts : du rationnel au sensible, Thèse de doctorat, Engref.
(3) Robert A., Dumas Y. & Sallé A., 2024, « Plantaclim, an interdisciplinary project to study the ecosystem services provided by forest plantations », International and interdisciplinary symposium: "Forests in transitions. Concepts, methods, assessments and prospective", Equipe du projet Plantaclim-UMR CITERES, Tours, France.
Robert A., Dumas Y., Sallé A., Chevalier A. et Gosselin M., 2025, « Peupleraies de culture, entre enjeux sociétaux et environnementaux », dans Villar M., Chevalier R. et Dufour S. (coord.), Ripisylves et forêts alluviales. Connaissances et gestion en contexte de changements globaux, Versailles, Quæ, p. 188-201.
(4) Robert A. et Charpigny A., à paraître, « Réalité et regards des randonneurs traversant les plantations forestières », Loisir et Société
(5) Espèce étudiée par ailleurs : Nageleisen S., Hautdidier B., Couderchet L. et Ginter Z., 2020, « Ce que les transitions forestières font à l’expérience paysagère », Projets de paysage, 22 | 2020, http://journals.openedition.org/paysage/8637.
(6) Robert A. et Charpigny A., op. cit.
(7) Ibid. ; Robert A., Dumas Y., Sallé A., Chevalier A. et Gosselin M., op. cit.
(8) Ibid.
(9) Menatti L., Subiza-Pérez M., Villalpando-Flores A., Vozmediano L. & San Juan C., 2019, “Place attachment and identification as predictors of expected landscape restorativeness”, Journal of Environmental Psychology, 63, 36–43.
(10) Robert, A. et Lefebvre, F. (2024 et 2025), Dossiers « Renouveler les méthodes d’entretien pour libérer la parole de l’enquêté », Nouvelles perspectives en sciences sociales, vol. 20, n° 1 et 2, https://www.erudit.org/en/journals/npss/2024-v20-n1-npss09920/ ; https://www.erudit.org/en/journals/npss/2025-v20-n2-npss010238/